jeudi 12 avril 2012

Extrait de Albert Camus, l'Etranger

Tout de suite après mon arrestation, j'ai été interrogé plusieurs fois. Mais il s'agissait d'interrogatoires d'identité qui n'ont pas duré longtemps. La première fois au commisariat, mon affaire semblait n'intéresser personne. Huit jours après, le juge d'instruction, au contraire, m'a regardé avec curiosité. Mais pour commencer, il m'a seulement demandé mon nom et mon prénom, ma profession, la date et le lieu de ma naissance. Puis il a voulu savoir si j'avais choisi un avocat. J'ai reconnu que non et je l'ai questionné pour savoir s'il était absolument nécessaire d'en avoir un. 'Pourquoi ?' a-t-il dit. J'ai répondu que je trouvais mon affaire très simple. Il a souri en disant : 'C'est un avis. Pourtant, la loi est là. Si vous ne choisissez pas d'avocat, nous en désignerons un d'office.' J'ai trouvé qu'il était très commode que la justice se chargeât de ces détails. Je le lui ai dit. Il m'a approuvé et a conclu que la loi était bien faite.
     Au début, je ne l'ai pas pris au sérieux. Il m'a reçu dans une pièce tendue de rideaux, il avait sur son bureau une seule lampe qui éclairait le fauteuil où il m'a fait asseoir pendant que lui-même restait à l'ombre. J'avais déjà lu une description semblable dans des livres et cela m'a paru un jeu. Après notre conversation, au contraire, je l'ai regardé et j'ai vu un homme aux traits fins, aux yeux bleus enfoncés, grand, avec une longue moustache grise et d'abondants cheveux presque blancs. Il m'a paru très raisonnable, et, somme toute, sympathique, malgré quelques tics nerveux qui lui tiraient la bouche. En sortant, j'allais même lui tendre la main, mais je me suis souvenu à temps que j'avais tué un homme.
     Le lendemain, un avocat est venu me voir à la prison. Il était petit et rond, assez jeune, les cheveux soigneusement collés. Malgré la chaleur (j'étais en manches de chemise), il avait un costume sombre, un col cassé et une cravate bizarre à grosses raies noires et blanches. Il a posé sur mon lit la serviette qu'il portait sous le bras, s'est présenté et m'a dit qu'il avait étudié mon dossier. Mon affaire était délicate, mais il ne doutait pas du succès, si je lui faisais confiance. Je l'ai remercié et il m'a dit : 'Entrons dans le vif du sujet.'

Questions:
1) Qui est Le narrateur?
2) Pourquoi le narrateur est-il interrogé ?
3) Le narrateur a-t-il un avocat ?
5) Comment le narrateur trouve-t-il le commissaire ?
6) Le narrateur trouve que son affaire est très simple?
7) Sur quoi le juge d'instruction n'a pas questionné le narrateur?
8) Où il faisait chaud?
9) A propor de quoi l'avocat est sûr?
10) Le juge d'instruction est chauve?

1 commentaire:

  1. Voir des réponses: http://www.francaisfacile.com/cgi2/myexam/voir2r.php?id=47725

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